
Les arbres sont morts, découpés. Des morceaux partout. Disloqués, inertes, désunis. Les vestiges d’un temple. Des êtres brisés. L’humain s’est enseveli sous cet amas de débris.
Puis une vibration vient déconfiner le corps, le faire respirer. Renaissance. Le bourdonnement d’un renouveau. La reconstruction d’un mouvement. D’abord, pris par la peur, tout doit reprendre sa place. Mais les places d’antan ont désormais disparues. Course effrénée vers une logique absurde. Une seule solution pour essayer de dépasser les craintes de la précarité matérielle, des équilibres rompus, il faut ressaisir son corps, le faire danser avec les dépouilles sublimes des arbres passés. Relancer une danse. Accepter que la souplesse permet d’aller aussi haut que la rigidité. La branche est un tronc en puissance.
De nouvelles forêts de signes sont possibles. Il suffit de suivre les échos du passé, d’accepter que les étoiles peuvent nous toucher. Des existences nouvelles, des mouvements inédits sont cachés dans les creux des arbres laissés à l’abandon. Dans les pénombres enveloppantes, un rêve naît déjà. Un rêve fluide, sonore et enivrant.
Lanamata (sortie de résidence) – Cie Um passo a frente – CIRCa Auch – 27 février 2023